Détecter et prévenir le burn-out - Better Minds at Work Skip to main content

La rapidité avec laquelle le terme « burn-out » s’est fait une place dans notre vie quotidienne est préoccupante. Comment reconnaître les symptômes d’un burn-out chez vos collaborateurs et vous-même et que faire ? Dominique Monami (coach mental) et Elke Geraerts (Neuro psychologue) de la société Better Minds at Work nous l’expliquent. 

 

Une pression sans cesse croissante

Ces dernières années, le nombre de personnes souffrant d’un burn-out ne cesse d’augmenter, incontestablement. Selon Elke Geraerts, plusieurs raisons expliquent ce phénomène. « La quantité de stimuli que notre cerveau doit traiter chaque jour s’accroît sans cesse. Nous sommes constamment connectés, ce qui conduit à un flux continu d’informations. En outre, nous vivons dans un monde VUCA (volatility, uncertainty, complexity and ambiguity), c’est-à-dire un monde caractérisé par la volatilité, l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté. Les emplois sont devenus plus complexes, mais, parallèlement, personne ne sait avec certitude si les compétences requises aujourd’hui seront encore nécessaires dans cinq ans. Tout cela s’ajoute à la pression « habituelle » au travail. Outre le travail, il existe également d’autres facteurs de stress, comme les événements de notre vie privée et un sentiment général d’insécurité sociale. À un moment donné, notre cerveau ne peut tout simplement plus faire face à cette tension. »

Dominique Monami : “je vois des parallèles intéressants entre le monde du sport et de l’entreprise. Les mêmes conseils valent pour les 2. La carrière d’un sportif de haut niveau dure en moyenne 10 à 15 ans, celle d’un employé en moyenne 40 ans. Si la carrière d’un sportif de haut niveau est comparable à un sprint, on peut alors dire que celle d’un employé ressemble plus à celle d’un marathon. Il est dès lors très important de surveiller son niveau d’énergie”, nous raconte l’ancienne championne de tennis.

Troubles physiques, mentaux et cognitifs

« Il s’agit surtout ici de reconnaître à temps les symptômes d’un stress excessif », explique Geraerts. « Le stress est un concept générique. Quand je parle avec des entrepreneurs, je remarque que beaucoup d’entre eux ne connaissent pas vraiment les symptômes du stress. Toutefois, ces symptômes peuvent se présenter sous de multiples formes. Le stress se manifeste dans notre état physique, mental et cognitif :

– Les troubles physiquessont, par exemple, des douleurs dans la nuque et dans le dos, des maux de tête, des palpitations, des crises de panique ou une fatigue excessive.

– On observe aussi des manifestations mentales: les personnes sont très cyniques ou excessivement émotionnelles au travail. Les perfectionnistes vont parfois encore plus loin et placent la barre encore plus haut, à tel point que cela devient totalement impossible.

– Et enfin, l’aspect cognitif : trous de mémoire, perte de concentration… Cela peut même aller jusqu’au black-out complet.

Si vous observez ce type de symptômes au sein de votre personnel ou chez vous-même, il est essentiel d’en parler. Ne pensez pas que « cela va disparaître sans rien faire ».

Renforcer votre résistance mentale

« Le burn-out affecte très souvent les perfectionnistes pour qui le travail accompli n’est jamais assez bon, qui placent la barre extrêmement haut et qui ne sont jamais satisfaits de leur travail. Ou bien les personnes qui ne trouvent plus de satisfaction dans leur travail. Chez ces personnes, il faut renforcer la résistance mentale et entraîner le cerveau à cet effet », affirme Geraerts.

« On peut recourir à quelques trucs pour renforcer cette résistance :

Gardez votre niveau de stress sous contrôle : L’interaction entre votre énergie mentale, émotionnelle et physique impacte votre résilience mentaleOn ne vaut que ce que vaut l’énergie la plus faible. Trop de stress peut faire en sorte que l’on décharge son énergie : mentale (perte de concentration), émotionnel (image de soi négative), physique (manque de sommeil, inactivité). Si l’une se décharge, alors elle ira chercher de l’énergie dans les autres. Il est donc crucial de recharger notre énergie ou si l’énergie diminue, de reprendre rapidement le contrôle de la situation.

Gardez votre énergie rechargée : on peut facilement comparer son énergie à un compte bancaire : retrait et virement. Si l’on consomme durant une longue période son énergie sans la recharger, on risque d’aller dans le rouge et le corps vous enverra des signaux. Comment recharge-t-on son énergie ? Grâce aux boosters d’énergie (virement) !

Ils existent des boosters d’énergie dont nous avons tous besoin tel que le sommeil (min de sommeil 6h afin de recharger votre énergie mentale, émotionnelle et physique). Si vous dormez moins, vous risquez d’avoir des problèmes au niveau mental (difficulté à rester concentrer) et émotionnel ( plus rapidement irrité). Par contre, si vous dormez 9h qui est le maximum pour recharger les 3 énergies, vous vous sentirez rechargé le matin. Une mauvaise nuit de sommeil impacte directement votre journée qui suit. On ne sait pas constituer un stock de sommeil !

Bouger 30 minutes par jour et de préférence 3 x 10’ par jour (durant les pauses) vous permettra de regagner rapidement de l’énergie. Un autre facteur essentiel est la nutrition : manger varié et équilibré est un must pour se sentir booster et boire régulièrement (1,5L / jour) vous aidera à garder votre concentration maximale. On a pu constater qu’1% de déshydratation diminue nos capacités intellectuelles de 10%. Quand on a soif, on est au minimum à 3% ce qui a un impact direct sur la concentration.

Les détentes vous permettront de vous vider la tête (le sport, jardiner, cuisiner, regarder la télévision ou écouter de la musique) et si émotionnellement votre journée est difficile, vous pouvez toujours compter sur les personnes qui vous donnent de l’énergie (amis, collègues, famille) pour vous rebooster positivement.

Écoutez votre corps : Quand vous restez trop longtemps dans le rouge et que vous n’avez pas la chance de recharger votre energie, votre corps va vous envoyer des signaux. Apprenez à les reconnaitre. Ces signaux peuvent être physique ( fatigue, tension élevée, moins d’appétit, hyperventilation,…), émotionnel (irritation, pleurs, agressif, colère,…) et mental (problème de mémoire, créativité, concentration, négatif,…)

La pression peut améliorer votre énergie : Il n’y a rien de plus stimulant que la pression ou pour certain vu comme du stress positif. Autant le stress vous freine, autant la pression vous stimule car la différence entre les deux est que sous pression, vous avez la perception de contrôler la situation, ce qui n’est pas le cas pour du stress négatif.

“Je sais le faire” – Pensez positif ! : Le stress excessif a comme effet que l’on perd rapidement son énergie, il est donc essentiel de rependre le plus rapidement possible le contrôle sur la situation. Penser positif aide ou relativiser sont des solutions rapides pour y arriver. L’exemple classique en tennis est : Se dire “Ne fais pas une double faute” et je vous garantis que vous la ferez dans 100% des cas. Comme notre cerveau ne reconnait pas la négation, il va uniquement se focaliser sur… La double faute ! Pensez à la solution au lieu du problème et vous verrez que vous serez plus stimulé positivement à le faire.

La bonne attitude envers le stress

« Le burn-out est aussi très souvent lié à un changement d’état d’esprit ou d’attitude », explique Geraerts. « J’entends très fréquemment des personnes dire qu’elle « doivent » encore rencontrer certains amis et qu’elles n’en ont pas du tout envie. Il n’existe aucune loi qui stipule que vous « devez » rencontrer ces amis. Dans certains cas, rompre avec les habitudes peut nous aider à résoudre le problème.

Vous devez également veiller à prendre soin de vous, à dormir suffisamment pendant la nuit, à adopter une alimentation saine et à maintenir un bon équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie privée. Votre cerveau consomme 20 % de vos réserves d’énergie. Votre posture et votre maintien ont un effet direct sur les réactions chimiques dans votre cerveau. Des petits changements – par exemple, changer de position, se ménager des « pauses café », garer sa voiture un peu plus loin ou se tenir debout pendant les réunions – peuvent faire toute la différence.