Avez-vous besoin d’une détox digitale ? - Better Minds at Work Skip to main content

Si les dernières innovations technologiques ont indéniablement changé notre façon de vivre et de travailler, leur utilisation peut parfois être contre-productive et source de stress. Florence Pérès a dévoilé quelques astuces qui peuvent vous aider à reprendre le contrôle.

« On n’a jamais eu autant d’outils à disposition pour nous faciliter la tâche, et pourtant la productivité n’a pas augmenté »
Florence Pérès
Coach spécialisée

« Nous sommes connectés en continu mais le sommes-nous encore avec les gens et la réalité? », entame Florence Pérès, coach spécialisée dans la gestion du stress et de la prévention de l’épuisement professionnel et auteure du livre ‘Digital detox: minder technostress en meer focus dankzij de Touchpoints methode’.

« Nous utilisons le même outil pour organiser notre vie privée et professionnelle. Les deux mondes tendent à se chevaucher et viennent se perturber l’un l’autre. Cela met beaucoup de pression sur les gens qui ressentent le besoin d’être toujours joignables. »

Chaque année, par exemple, le nombre d’e-mails envoyés augmente de 10%. Qu’il s’agisse du bouton ‘Répondre à tous’ utilisé à outrance, des e-mails de rappel ou des échanges qui se transforment en tchat, le courrier électronique est clairement devenu une source de stress quotidien au travail.

De la distraction au trouble de l’attention
Plus que du stress, les appareils connectés peuvent également entraîner une véritable addiction. Et les développeurs utilisent la psychologie pour s’assurer que nous consultions leurs applications le plus souvent possible. Notifications, alertes et confirmations de lecture sont leurs meilleures armes.

Difficile, dans ces conditions, de rester concentré lorsqu’on est bombardé d’informations tout au long de la journée. Mais ce qui au départ peut passer pour de la simple distraction peut parfois se rapprocher d’un trouble du déficit de l’attention (TDA). « De plus en plus de personnes présentent les mêmes symptômes que cette maladie génétique: attention partielle, procrastination, impatience, agitation… On parle alors de ‘trait du déficit de l’attention’ car il ne s’agit pas d’une maladie mais de quelque chose que l’on s’est infligé nous-mêmes », constate Florence Pérès.

Trois piliers pour s’améliorer
La formatrice a ensuite amené une série de solutions accessibles et faciles à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Elle les a regroupées au sein de trois piliers.

Tout d’abord, il faut définir les priorités de la journée. Fixez-vous un objectif clair et évitez les distractions. Et surtout, n’exécutez qu’une tâche à la fois. Même s’il est souvent tentant de consulter rapidement sa boîte de réception pendant une réunion, ou de répondre à un collègue sur Skype pendant la rédaction d’un rapport, c’est souvent contre-productif.

« On n’a jamais eu autant d’outils à disposition pour nous faciliter la tâche, et pourtant la productivité n’a pas augmenté. On assiste à un paradoxe de productivité », explique Florence Pérès. Pour y remédier, elle propose la méthode du ‘boxing’, qui peut également être appliquée dans la vie privée. Définissez des boîtes – la boîte ‘week-end’, ‘travail’ ou ‘enfants’ par exemple – et placez-vous exclusivement dans l’une de ces boîtes. Vous serez alors totalement dédié à l’activité choisie.

Se déconcentrer pour mieux se reconcentrer: c’est le deuxième conseil de Florence Pérès. « Le cerveau a besoin de moments où il n’est pas réquisitionné et peut errer, sous peine de ne plus pouvoir se concentrer lorsque vous en avez réellement besoin », explique l’oratrice. Offrez-lui cette opportunité en établissant des moments ‘hors connexion’. Inutile de consulter vos notifications en voiture devant un feu rouge par exemple. À la maison, vous pouvez également définir des zones où les appareils connectés sont interdits, comme la salle à manger.

Pour conclure, Florence Pérès a appelé à remettre de l’ordre dans votre environnement numérique. Choisir le bon canal pour la bonne activité peut vous aider à y voir plus clair. Vous pouvez par exemple décider que la tablette familiale ne contient que des applications destinées aux loisirs et aucun programme professionnel.

Utilisez également le bon outil lorsqu’il s’agit de communiquer: évitez l’usage de l’e-mail pour les points urgents ou pour une discussion. Et surtout, évitez les écrans une heure avant de vous coucher. Votre nuit de sommeil n’en sera que plus réparatrice.

Bravo: vous êtes parvenu à la fin de cet article sans vous laisser distraire par votre smartphone (n’est-ce pas?).